C’était plein hiver sur Tokyo, du vent dans nos cagoules, de la fourrure dans les chaussettes… Attendus comme princesse et son cheval, on s’est beaucoup investis, Céline et moi, dans cette autre aventure avec le Kaze. Pour rappel (nous vous l’annoncions dans ce post), j’avais bâti à la demande d’Asano-san, le maître des lieux, un texte, alliage de deux courtes pièces de Brecht (Danzen et Combien coûte le fer), et d’une pièce de ma composition (Tout ce qui ne procède pas du cochon). Ça n’a pas dû être une partie de plaisir pour les traducteurs. J’avais passé moi-même commande musicale à Benjamin « Panda » Coursier, le guitariste fameux de Prométhée, et m’étais occupé du mixage, des costumes. Il me restait les lumières et un peu de mise en scène, pendant que Céline tissait sa toile autour des acteurs japonais… En dix jours de douze heures, nous avons remonté notre retard, et fini les répétitions sur la même ligne d’harmonie que nos amis du Kaze… Le spectacle s’est joué cinq fois, salle comble, surtitres impeccables, et nous a donné tout juste un peu de temps pour deux et trois balades avant que l’avion ne nous rapatrie loin de nos embrassades frenchies, nos pastis d’exportation, notre expresso plébiscité, nos regrets de ne plus en être, du soleil levant plein nos bagages.
Cette nouvelle collaboration à Tokyo nous a donné l’occasion et le plaisir de renforcer nos liens avec l’Institut culturel français et l’ambassade, de poser avec la représentation française et Asano, le directeur du Kaze, les jalons de notre production commune, Entretiens avec la mer, que j’écris en ce moment à Saint-Antoine-l’Abbaye, avec une bourse du festival Textes en l’air. Ce sera en août 2014 pour la création nipponne, à l’automne qui suivra pour la version française…