Bulletin de mai-juin 2021

(Musique angoissante.) Avant la guérison la maladie Avant les hommes avant la vie Avant les mondes les dieux L’eau la terre et le feu Avant la nuit le silence et l’infini Avant le temps Quelque chose a bougé… (Fin de la musique, on frappe à la porte.) — Eros c’est toi, tu es revenu ?

Bulletin de mars-avril 2021

Ah les beaux jours… Il y a de l’espace entre les les yeux, les mains, les peaux, les gens ; c’est vrai. De la place pour le mouvement, pour se donner rendez-vous, afficher nos sourires, repartir du bon pied. De la place pour le réel et l’inventé, pour le mélange des possibles, le chant des lendemains. Et au bout de cet hiver des sens, la lumière coule encore, nous ressemble, nous rassemble…

Bulletin de septembre-octobre 2020

Sur un fil nous reprenons la marche, hésitants et douteux, traversés de vertiges, de spasmes courageux, happés par le désir et la nécessité musculaire, l’intangible loi de toute gravité. Habités pourtant par quelques prudences et un reste d’inconscience, nous transperçons la masse mobile des nuages et de l’inconnu, la moiteur de l’ignorance et des habitudes, guidés par l’irréductible lumière d’un lendemain, la boussole du vivant… Nous reprenons la marche, oui, mais sur quel fil et vers quel horizon ?

Bulletin de mai-juin 2020

Regarder le printemps pousser lentement au fil des jours et des nuits, écouter l’oiseau se mixer au-dessus des voitures, régler son emploi du temps sur la fréquence de son désir, affûter patiemment son regard et son projet d’humain afin qu’au temps venu du relâchement, ils contribuent (même hésitants, modestement) au renouvellement d’un monde… quoi d’autre ?

Bulletin de mars-avril 2020

— De quoi a-t’on besoin au fond… D’un chien ? D’une grande et jolie maison ? D’un frigo ? Des autres ? De s’en aller ? Faire une pause ? De respirer ? Prendre son élan ? Se tâter la peau ? Se dire toute la vérité ? De silence ? D’une lumière plus agréable ? Du temps qui passe ? Non. On a besoin de toi. C’est tout.

Bulletin de novembre-décembre 2019

— Franchement, ça nous va bien de vivre… — On aime ça nous, surgir, au présent de l'imparfait peut-être… mais on aime ça. — Et tout est venu de là (d’un geste vague elle/il montre tout ce qu’elle/il est incapable de nommer). — De la rencontre entre le chaos et une force éternelle qui s’appelle Eros. — Le ciel et la terre et les océans tout ça est sorti de cette collision et enfin l’existence parce qu’avant il n’y avait rien… — Mais Eros était déjà là. Il attendait…