Des lueurs étranges dans le ciel

Contribution de Cachou, Boissy-Saint-Léger

 

Chacun vivait dans son coin, d’un côté la ville de l’autre la campagne, la ville divisée elle-même en quartiers, la campagne aussi était morcelée en cantons… Quant aux pays ils ne se comptaient plus depuis la division de grandes puissances dans lesquelles des soulèvements politiques ont abouti à l’indépendance.

C’était pour certains une solitude désirée, pour d’autres elle était subie. Même dans un immeuble les voisins se connaissaient à peine. Il suffisait d’un évènement tel qu’un incendie dramatique pour qu’ils se parlent enfin, puis le temps faisait son œuvre et on ne se disait plus que « bonjour, bonsoir ».

C’était un esprit d’indivision, d’égoïsme, du chacun pour soi.

On polluait la terre entière avec nos déchets de toute sorte. Peut-être qu’un soupçon de sursaut écologique émanait de quelques groupuscules. On fermait des centrales nucléaires trop polluantes et dangereuses qui faisaient vivre des centaines d’ouvriers au grand dam des habitants de la ville.

C’était une catastrophe annoncée par les écologistes impuissants devant le laxisme des classes dirigeantes…

Une nuit sans lune, dans le monde entier, des habitants virent des lueurs étranges dans le ciel. Les téléphones sonnaient partout : qui pour appeler les pompiers d’autres la police, les journalistes aussi.

Les portables ne fonctionnaient plus ; saturés par les appels comme chaque jour de l’an.

Dans chaque foyer la télévision fonctionnait sur les chaines d’information.

Les couples qui étaient en train de se disputer retrouvaient le calme devant l’énigme qui arrivait du ciel.

Dans les pays en conflit les belligérants posaient leurs armes et le tout dernier missile fut lancé en loupant sa cible, le soldat ayant hâte de rejoindre le camp des rebelles.

Dans les tout petits villages d’Afrique ou d’ailleurs, celui qui avait un poste en état de marche ouvrait sa porte aux autres.

Dans les grandes villes on avait mis en vitrine tous les postes de télé disponibles et les badauds s’agglutinaient devant les devantures. D’autres se dépêchaient de rentrer chez eux pour y trouver une sorte de sécurité ne sachant pas ce qui allait suivre.

Le monde était silencieux, en attente… les journalistes aussi n’avaient qu’à commenter ces lumières dans le ciel sombre.

Brusquement tout s’accéléra, les lumières bougeaient et grossissaient en se rapprochant du sol.

Ils étaient faits dans une matière sombre, invisible dans la nuit, s’il n’y avait les lumières qu’il émettait.

Le monde retenait son souffle… personne ne parlait. Soudain une porte invisible s’ouvrit et un personnage apparut. C’était un être qui aurait pu ressembler à n’importe quel individu sur terre. En Afrique au même moment il était noir, en Chine, de type asiatique …

Puis il se mit à parler dans toutes les langues sans exception :

  • Nous sommes venus pour vous sauver cette fois ci, vous devez arrêter toutes vos disputes et vos guerres, j’y veillerai personnellement.
  • Nettoyez votre planète de toutes ces saletés qui rendent votre « planète bleue » une « planète grise » d’où nous vous observons.
  • Nous pouvons vous aider mais si vous refusez et que tout redevient comme lors de notre arrivée je reviendrai et prendrai possession de votre planète.

Dans tous les pays les dirigeants souhaitèrent se réunir. L’ONU devint « UNION DE LA TERRE » Tous les peuples de tous les pays étaient représentés. On discutait quelques heures mais chacun en son for intérieur connaissait déjà le vote qu’il ferait. Tous prirent conscience de l’absurdité de leur politique et que ces « hommes » venus d’ailleurs avaient raison. Qu’il fallait arrêter de s’entretuer pour des idées et des raisons qu’ils avaient oubliées.

Même les couples retrouvèrent la sérénité.

On décida donc à l’unanimité d’écouter « l’homme venu d’ailleurs ».

Un émissaire lui fit part de cette décision et dès le lendemain on commença à reconstruire les maisons détruites par la guerre on nettoya les océans. On installa des poubelles spéciales mégots dans les rues. On arrêta l’emploi des pesticides, les armes nucléaires furent bannies. Les chômeurs étaient employés à nettoyer les plages et draguer les cours d’eau.

Les gens travaillaient avec le sourire en voyant petit à petit le pays se transformer.

Un an plus tard une grande chaine humaine se forma et tous chantaient la même chanson pour la paix.