Quelqu’un, quelque part…

Contribution d’Élo, via Encrelignes, Boissy-Saint-Léger

Ce matin-là, à Bobigny (une commune française), je lisais mon roman comme d’habitude.
D’autres écoutaient de la musique avec leur casque vissé sur les oreilles. Beaucoup pianotaient sur leur iPhone, peu importait leur âge.

L’individualisme prime dans les transports.
On a l’impression qu’aucun des êtres qui y voyagent n’ont d’amis.
Parfois, des rassemblements, surtout de jeunes, s’y réunissent.

Dans le métro, autant de femmes et d’hommes différents sont assis. Chacun et chacune possédant des cultures et des religions plurielles.

Pourtant nous partageons un destin commun : LA VIE.

C’est vrai ! Nous devons vivre dans le même espace-temps.
Dans les grands ensembles de cette ville, par exemple : les cités.

Donc, je lisais et puis, j’ai levé ma tête.

J’ai reconnu un individu que je voyais chaque matin.
Cette personne se rendait peut-être au travail comme moi, dans la capitale.
On s’est longtemps observé en chien de faïence.
Aucune de nous n’a osé parler.
C’est une humaine, à côté de moi, qui a finalement brisé la glace.

Cette dernière nous a montré une publicité représentant une plage paradisiaque.
Notre interlocutrice ressemblait à une Antillaise.
Cette dame âgée et noire nous a confié que seuls les touristes pensent que le sable et la mer sont les uniques choses les plus merveilleuses à découvrir aux DOM-TOM.

Elle a discuté sur la mentalité de son île. Là-bas, les gens se manifestent avec un bonjour à autrui et en souriant, pas comme à Paris.

La conversation s’est engagée entre nous.

Avec la première femme qui prenait le même trajet que moi, on s’est enfin regardées.
Ensuite, nous avons rigolé toutes les trois.
Autour de nous, tout le monde nous voyait comme des perturbatrices, au début.

Puis, on ne sait pas pourquoi, de petits groupes de parole se sont formés.

Enfin, un brouhaha général a envahi la pièce souterraine.

Le silence s’en était allé définitivement…

 

Merci à l’association encrelignes qui a fait vivre cette consigne malgré l’annulation forcée des ateliers !