Contribution de Lulu, via Main Tenant
« Chacun vivait dans son coin », c’était le titre d’un podcast que ne j’avais pas eu le temps d’écouter l’autre fois et qui me semblait être aujourd’hui de circonstance.
Il était 9h10 précises, j’allumai la radio. Rocky venait d’être sorti et réclamait de l’attention en déposant sa balle à mes pieds.
« Ce n’est pas le moment Rocky, retourne donc te coucher dans ton panier » lui dis-je.
Rocky n’en fit rien et alla embêter le chat roux qui lui envoya comme à son habitude un épouvantable coup de patte dans la gueule.
« Et voilà, on récolte ce l’on sème Rocky…Pourtant, tu sais très bien qu’il faut se méfier de Max. Sous ses airs de peluche duveteuse, il est du genre lunatique. »
J’avais manqué le début du podcast. Et j’écoutais maintenant un intervenant, spécialiste en psychologie au sein du couple, qui expliquait que pour que le confinement soit vécu de la plus agréable des façons, il fallait que chacun trouve son espace de vie. Il s’agissait d’un équilibre à trouver au quotidien, être isolé ensemble, ce n’est pas anodin. Chacun devait trouver sa place, se l’approprier, faire ce qui lui plaisait, lire, se détendre, cuisiner, s’y retrouver seul en tous cas, pour que les moments vécus collectivement soient moins tendus.
Effectivement, cela résonnait énormément pour moi. Je pense que ma routine quotidienne me permettait de supporter ce confinement assez facilement. Les fois où je ressentais un coup de stress, je sortais avec Rocky ou je couchais sur papier une de mes nombreuses nouvelles farfelues qui évoquaient personnages et animaux imaginaires ou aliens. L’écriture était mon exutoire, mon sas de décompression face à une situation qui nous dépassait tous depuis plusieurs semaines.
J’écrivais… « L’habitant de Saturne vit quelque chose d’imperceptible qui remuait entre deux eaux dans la mer Baltique : c’était une baleine. Il la prit avec le petit doigt fort adroitement, et, la mettant sur l’ongle de son pouce, il la fit voir au Sirien, qui se mit à rire de l’excès de petitesse dont étaient les habitants de notre globe. »
À travers l’écriture, j’avais trouvé le passe-temps qui me permettait de vivre sereinement cette véritable épreuve confinée avec mon conjoint. À moi les mots, à lui les jeux vidéo ! Nul doute, nous y arriverions ensemble !