Je dis chacun mais c’était plutôt chacune

Contribution de Christine, via Main Tenant

Chacun vivait dans son coin. Je dis chacun mais c’était plutôt chacune. Devant l’impossibilité de communiquer nous étions coites, plutôt se taire que de risquer une maladresse. Aucun partage possible pour le moment, chacune vaque à ses occupations. L’une de nous est amoindrie, les deux autres le savent, on compose avec. Les émotions ne sont pas les mêmes, le mur invisible qui se dresse entre nous est palpable. L’enfermement et la menace de contamination obligent chacune à d’infinies précautions qui rendent toute notion même de plaisir totalement caduque.

Tout à coup l’une de nous se trouve si mal qu’elle appelle de ses vœux la mort. L’autre ne peut accepter cela. La troisième ne sait comment se situer et souhaite seulement sortir de cette situation tragique. Il faut la soulager, l’aider à respirer…

Devant l’urgence, il a fallu faire appel à une aide extérieure. Préparer à la hâte un sac, accueillir l’ambulancier harnaché comme un cosmonaute, l’aider à transporter la malade, la couvrir, prendre congé, on ne sait si on se reverra.

Pourtant, il est évident dans la médecine actuelle (psychosomatique, psycho-neuro-immunologie, etc.) que l’état d’esprit a une influence constante et cumulative sur l’état de santé et sur la capacité à guérir.*  Comment ne pas y croire alors ? S’imaginer à nouveau réunies, plaisanter en préparant, comme autrefois, de bons petits plats, suivant une recette ancestrale, ensemble ?

 

* Christine Hardy, La prédiction de Jung : la métamorphose de la terre.

 

Merci au blog Main tenant qui a relayé cette consigne et à ses lecteurs qui ont été nombreux à répondre à l’appel !