Contribution de Nadia B, Limeil-Brévannes
Nous nous réveillons ce matin d’hiver avec une agréable sensation de chaleur enveloppante.
Elle qui masse jour après jour, libère les corps fatigués et les tensions du mental.
Lui qui façonne son pain et ses viennoiseries chaque jour avant que le soleil et les gens ne se lèvent.
Elle qui danse et fait danser la salsa tous les vendredis soir après le travail.
Nous aimons partager, transmettre, prendre soin.
Comme ce professeur dans une école de la deuxième chance, ce banlieusard poète et artiste de rap, cette auteure inconnue qui transcende l’amour et la mélancolie, cet homme blessé devenu père qui porte ses bébés comme un papa hippocampe, ce percussionniste qui fait vibrer les cœurs ou cette maman essayeuse de FIV qui a finalement lâché prise, il y a tellement d’enfants nés sans parents à aimer.
Nous sommes tous investis dans une belle cause, dans l’accomplissement d’une mission.
De la même manière que cet ancien résistant de 98 ans épris de liberté qui raconte, cette infirmière qui panse inlassablement ou cette mamie qui récupère de la laine et tricote de la layette pour les bébés de si jeunes mamans célibataires. Pareil à ce moine bouddhiste qui accueille des réfugiés syriens et ce juif athée qui enseigne ses techniques de méditation.
Sans oublier cette septuagénaire qui a aimé et épousé le bougnoule juste après la guerre d’Algérie et fait le pont entre deux pays, deux cultures, ou cet homme noir victime de racisme qui opère des cœurs ou cette étudiante voilée dynamique qui met en place un atelier théâtre pour enfants handicapés dans sa petite ville du Val-de-Marne.
Nous sommes bons mais découragés, emplis de doutes.
Ce matin-là, comme eux, je dégageais une clarté incroyable. Nous nous sommes dirigés vers la plage bleue, attirés par un sentiment inhabituel de quiétude.
Aussi surréaliste que cela puisse paraître, un halo semblable à une fontaine de lumière jaillissait du sable, au bord du lac. Nous avons traversé cette source lumineuse. Nous nous sommes regardés intensément puis serrés longuement dans les bras les uns des autres.
Il y avait là toute la diversité de notre humanité. Des hommes et des femmes, à contre courant du système consumériste, des anges, des êtres de lumières, des fées, des magiciens, appelez-les comme vous voulez !
Nous avions compris depuis longtemps que seul l’amour nous sauvera. Cet instant de grâce avait existé pour nous rappeler que notre mission a vraiment du sens.
Ressourcés, revivifiés, nos doutes se sont désagrégés, l’espoir et la foi se sont fortifiés. De ce passage dans la lumière nous gardons une trace comme une étincelle dans les yeux qui se rallumera et nous réchauffera chaque fois que nous aurons besoin de force pour continuer à répandre l’amour et soigner les cœurs.