Contribution de la Nièce, via Main Tenant
Chacun vivait dans son coin pour échapper à ce virus. La consigne avait été donnée ; le confinement était nécessaire.
Le vieil homme était seul loin des siens. Il regardait par la fenêtre. Dans les rues désertes un homme faisait son jogging, une dame promenait son chien. À la télévision, jour après jour, on ne parlait plus que de cette pandémie, des hôpitaux débordés, du personnel soignant épuisé, des morts qu’on comptait par milliers.
Hier et avant-hier étaient semblables, il n’était plus capable de les distinguer l’un de l’autre ; un évènement vieux de trois jours ou de vingt jours finissait par lui sembler lointain.*
Il se souvenait avec mélancolie des journées passées avec ses enfants et ses petits-enfants et rêvait du jour où lui et sa famille se retrouveraient, enfin, tous ensemble.
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* Dino Buzzati, Le désert des Tartares.