L’an 2012 s’est arraché de l’onze et nous promène dans les tropiques de son hiver, nous emporte vers un printemps électif, abreuvant nos ordinaires des certitudes assénées par la gente candidate, qui ne connait plus ni la métaphore ni le tremblement oratoire, mais assène bon sens et paroles automatiques avec une mauvaise foi travaillée. Quant à nous, artistes sans grands discours, conscients de la nécessité de douter de nous-mêmes pour nous maintenir fragiles et vibrants, nous ferons ce qu’il faut pour demeurer vifs, émus, capables de dilater le réel en de puissantes métamorphoses et d’œuvrer à un monde troublant : comme le chien revient à son vomissement, le sot retourne à la folie !*
François Chaffin
* Titre initial de Comme le chien, nouvelle création de la compagnie (voir ci-contre).