Détails et mode d’emploi
L’atelier associera quatre artistes (photographe, auteur dramatique, metteur en scène et musicienne) qui interviendront de façon concertée aux différents stades de la création théâtrale, permettant ainsi aux participants d’être impliqués et accompagnés à chaque étape du processus.
Le point de départ des ateliers sera une intervention du photographe Ernesto Timor, qui créera des diptyques photographiques conjointement avec les participants, dans la droite ligne de son travail de « panoptiques naturels » autour de la notion de limites (un volet de chaque diptyque sera réalisé avec un détenu et l’autre avec un groupe de lycéens). Nous constituerons des binômes chez les participants, composés d’une part de personnes en détention et, d’autre part, de lycéens de l’Essonne (classes de seconde ou première). Ces binômes travailleront de façon croisée à la réalisation des images, à l’écriture des textes et aux lectures musicales qui en découleront. Un recueil des textes et images sera réalisé au terme de cette première étape, la participation des élèves du lycée s’arrêtant sur ce travail d’édition.
Dans un deuxième temps, un montage de la production des textes retenus permettra de dégager une dramaturgie et de construire un travail d’interprétation en lien avec la création musicale et la scénographie. Ce travail de création donnera lieu à une restitution par les détenus à la Maison d’arrêt, en collaboration avec les artistes intervenants et devant un public (codétenus, personnel pénitentiaire…).
D’un point de vue artistique, il s’agit de sensibiliser les participants aux différentes étapes d’un processus de création théâtrale ; leur permettre de découvrir et d’expérimenter, en les accompagnant de façon active, certaines des expressions artistiques propres à l’élaboration d’une dramaturgie et les relations qu’elles entretiennent entre elles. Le chemin complexe de l’image, de l’écriture, de la mise en scène, de l’interprétation, de la création musicale et sonore, permet, outre le fait de s’approprier de nouveaux outils d’expression, de s’appuyer sur les liens permanents et intimes qu’ils entretiennent entre eux.
Comprendre alors qu’il est possible de faire circuler et se répondre les perceptions réelles et poétiques de sa vie, dans le but essentiel de proposer des formes singulières de narration et d’expression de soi.
La pertinence de cet atelier passe avant tout par la relation quasi-permanente et dialectique des productions artistiques réalisées. Plutôt que de se limiter à une construction stratifiée et chronologique (d’abord le texte, puis le jeu, puis la musique), nous croiserons les expressions en cours de construction de sorte qu’elles réagissent les unes aux autres et s’enrichissent de cette confrontation. L’écriture se fera en lien avec l’image et la musique et évoluera dans cette correspondance.
Il nous semble très important que les artistes interprètes (metteur en scène/comédien et musicien) accompagnent les participants en étant eux-mêmes impliqués dans la création et sa représentation. Cette relation active permettra de ne pas s’installer dans une « hiérarchie pédagogique » mais de se placer résolument sur le plan de l’échange, de la collaboration et du travail en équipe.
Soutiens, intervenants, calendrier
Il s’agit d’un projet expérimental soutenu par le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) 91 et le Service Départemental de l’Action Territoriale de la DRAC.
Les intervenants seront (par ordre d’apparition) : Valérie Dassonville (coordinatrice du projet et metteur en scène), Ernesto Timor (photographe), Sylvaine Hélary (musicienne), François Chaffin (auteur en scène).
Nous mettrons en place deux ateliers pour l’année 2010.
Le premier se déroulera d’avril à juin et associera les détenus de la Maison d’arrêt avec les élèves de Première L du lycée Einstein de Sainte-Geneviève-des-bois.
Le deuxième se déroulera de septembre à décembre et associera les détenus de la Maison d’arrêt avec des élèves de Seconde du lycée Marguerite Yourcenar de Morangis.
Au-delà…
Le projet de la mise en place d’une structure artistique permanente au sein de la Maison d’Arrêt des hommes (structure dédiée à la résidence de création, à l’action culturelle auprès des détenus et du personnel pénitentiaire et à l’ouverture de l’établissement sur le territoire) est lui aussi en chemin. Suite à un entretien de présentation avec le directeur du SPIP 91 et la représentante des partenariats avec l’extérieur de l’établissement pénitentiaire, un premier dossier a été soumis à ces partenaires et une visite technique sur les lieux est envisagée d’ici un mois afin de vérifier la faisabilité du projet.