Poème rock pour chœur énervé
(sous l’influence des Bacchantes d’Euripide)
Hier, aujourd’hui, encore… Le peuple est las de son joug ordinaire : dans la rue, au café, devant le palais, il se rassemble, aspire, respire, serre son poing, ouvre sa bouche ! Il ne manque alors qu’une étincelle, un homme, une parole… Vite, vite, vite ! La Reine Équation et son architecte des loisirs, Monsieur Disney, décident de bâtir un rutilant parc d’attraction (l’Olympe), où l’humanité en colère se divertirait et se soulagerait de tout esprit de révolte. Mais un étranger est en ville (Dionysos), un rebelle qui, par sa nature dissidente et enchanteresse, entraîne le peuple à sa suite en de sanglantes bacchanales, laissant après son passage décombres et cadavres, chaos d’où s’annonce possible une humanité retrouvée.
Puis elles reviennent là d’où elles étaient parties, aux sources mêmes que le dieu avait fait jaillir pour elles. Elles y lavent le sang qui les couvre ; et les gouttes qui coulent le long de leurs joues, avec leur langue les serpents les lèchent ; ils sèchent leur corps qui brille.
(Euripide, Les Bacchantes.)
Une carte par semaine pour saliver jusqu’à l’ouverture…
Les abonnés à la newsletter du Théâtre du Menteur ont reçu tous les mardis ce mystérieux objet dans leur boîte dans les semaines précédant la création. Une manière de teaser particulièrement gratuit !
Ces planches où photos d’Ernesto Timor et mots de François Chaffin se sont fait de divertissants et libres échos réciproques a aussi été exposé en grand et en dur dans le hall du théâtre Le Colombier à Bagnolet, pendant la période de représentations de Comme le chien (puisque c’est de cela qu’il s’agit !)…